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Interview de Jean-Eric OUGIER

 

Celui qui a réalisé le spectacle du bicentenaire de la Caisse d’Épargne à la tour Eiffel revient sur cette première mondiale et sur son prochain spectacle à Saint-Cloud dont la Caisse d’Epargne Île-de-France est mécène.

Le 21 mars 2018, le bicentenaire de la Caisse d’Épargne était l’occasion d’un extraordinaire spectacle pyrotechnique sur la tour Eiffel et le Trocadéro. Vous en étiez le créateur et maître
d’oeuvre. Que vous en reste-t-il ?

 

Jean-Eric Ougier : Depuis des années je rêvais de faire ce spectacle sur la tour Eiffel et d’utiliser toute l’ampleur du lieu : pour un spectateur placé sur
l’esplanade du Trocadéro, l’espace visuel court sur plus de 700 mètres entre la tour Eiffel et le palais de Chaillot et sur 500 mètres le long de la façade du palais ! Mais la mairie de Paris n’a jamais osé se lancer face à l’ampleur du projet. La Caisse d’Epargne Ile-de-France l’a fait ! Le contact a été immédiat, chaleureux, efficace. D’emblée, l’équipe de la direction de la communication m’a fait confiance et a compris la force créatrice de ce projet qui n’a pas d’équivalent dans le monde. Je leur ai donc proposé d’occuper tout l’espace
visuel à l’aide du laser, de la pyrotechnie, du spectacle d’eau et de la musique. Au bout du compte, après cinq semaines de travail, nous avons offert huit minutes de bonheur aux 900 personnalités invitées. Comment oublier tous ces regards ? Ceux de l’enfance et de l’émerveillement suscités par l’art du feu !

Mais quelle différence avec les feux d’artifice que vous aviez imaginés jusqu’à présent ou ceux que la mairie de Paris vous avait déjà confiés pour le spectacle du 14 Juillet ?

 

JEO : J’ai déjà réalisé six feux d’artifice pour le 14 Juillet à Paris mais jamais la tour Eiffel n’avait été habillée ainsi de lumière laser. En 2012, pour le 14 Juillet placé sous le signe du disco, mon équipe avait accroché une boule à facettes de 6 tonnes entre le 1er et le 2e étage. Mais cela n’avait rien à voir avec le spectacle du bicentenaire ! Ce qui est incroyable, c’est que la Caisse d’Epargne Ile-de-France ait réussi à lever toutes les contraintes techniques, à obtenir toutes les autorisations d’une administration où les prises de décisions sont généralement lentes et complexes… J’espère que dorénavant la mairie saura s’inspirer de ce spectacle pour en offrir d’autres aux Parisiens !

Que recherchez-vous à travers ces shows pyrotechniques ?

 

JEO : Mon métier, c’est de faire rêver les gens et de les inciter à développer leur propre imaginaire. Le feu d’artifice a ceci de merveilleux qu’il possède la faculté de débrancher le cerveau. Il est hypnotique, procure une fascination et un plaisir immédiat. Quant à moi, je garde le même émerveillement face à cet art. Encore aujourd’hui avec trois pétards dans mon jardin, je suis fou de bonheur.

Où êtes-vous pendant vos spectacles ?

 

JEO : Tout est répété, préparé dans le moindre détail. Je suis donc assis pendant le spectacle. Depuis vingt-cinq ans, tout est piloté par ordinateur. Avec, en contrepartie, le risque en plein spectacle du bug informatique. Mon pire cauchemar !

Vous dites souvent que chaque pays possède une culture du feu, ancrée dans une mémoire très lointaine. Qu’en est-il pour la France ?

 

JEO : Oui, il est passionnant d’étudier le rapport des peuples au feu et, plus récemment, leur relation aux spectacles pyrotechniques. Depuis des millénaires, cette énergie primaire est au service de l’homme pour le chauffer, l’éclairer, cuire sa viande, le défendre… Le feu d’artifice est la partie maîtrisée de cette énergie, uniquement pour le plaisir. Quand on arrive à en prendre le contrôle on ressent une sensation incroyable. En matière de pyrotechnie, les Espagnols luttent contre le feu, les Japonais le prient et le vénèrent. Tandis que nous, en France, nous faisons le show, en utilisant tous les aspects artistiques. C’est à Louis XIV que nous devons la mise en place du système sur lequel reposent tous les spectacles encore aujourd’hui. Il est le premier souverain à avoir codifié les fêtes comme exercice de pouvoir. « Les plaisirs de l’île enchantée », la première grande fête donnée au château de Versailles en mai 1664, durèrent trois jours ! Et le feu d’artifice y eut une place de choix !

La Caisse d’Epargne Île-de-France est partenaire mécène de votre nouveau spectacle Pleins feux qui se déroulera dans le parc de Saint-Cloud le 7 septembre prochain. De quoi s’agit-il ?

 

JEO : C’est une adaptation contemporaine de ce que Louis XIV avait imaginé pour Versailles et Saint-Cloud. Depuis vingt ans, nous investissions chaque année ce site magnifique mais peu fréquenté par les Parisiens et que Louis XIV avait dédié aux spectacles et aux feux d’artifice. Nous renouvelons l’exercice cette année mais avec un spectacle pyrotechnique unique au monde, les spectateurs iront de surprise en surprise. Depuis l’esplanade des 24 jets qui offre un théâtre de verdure dominant tout Paris, trois univers scéniques musicaux et pyrotechniques seront proposés. Les 15 000 spectateurs attendus pourront se parler, danser, se rencontrer. Grâce au soutien de mécènes tels que la Caisse d’Epargne Ile-de-France, les 150 membres de l’équipe vont offrir quatre heures de spectacle magique aux Parisiens. Le feu, la lumière et la musique y seront à l’honneur comme il y a quatre cents ans !

Les réservations sont-elles ouvertes ?

 

JEO : Oui, je conseille même vivement d’acheter dès maintenant les places en ligne sur notre site. Notre souhait est que chacun relaie sur les réseaux sociaux l’information : plus nous serons nombreux, plus la fête sera réussie.

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