Merci de vous identifier :

Entretien croisé avec Tanguy de La Forest, Kauli Vaast et Maxime Grousset.

 

Ils ont fait vibrer la France et le public du monde entier lors des Jeux de Paris 2024.

À eux trois, ils ont décroché quatre médailles olympiques, dont deux en or – l’une pour le surfeur Kauli Vaast, l’autre pour le tireur paralympique Tanguy de La Forest, également porteur d’une médaille d’argent. Le nageur Maxime Grousset a remporté, quant à lui, le bronze en équipe. Ces trois athlètes, soutenus par la Caisse d’Épargne Île-de-France dans le cadre du Pacte de performance, se sont confiés à Sociétariat Magazine dans un entretien exclusif.

« Le mana était avec moi. »

Kauli Vaast a obtenu la médaille d’or en surf, une discipline présente pour la première fois aux Jeux Olympiques. Une victoire pour la France et la Polynésie.

 

« Un moment de grâce incroyable et merveilleux »

Tanguy de La Forest a remporté l’argent en carabine à air comprimé debout SH2 mixte et l’or en carabine à 10 m air comprimé couché SH2 mixte. Un exploit personnel et familial, et un moment historique pour le tir français, qui n’avait pas remporté de médaille d’or depuis les Jeux de Londres en 2012.

 

« Je compte m’améliorer chaque année. »

Maxime Grousset (papillon) a décroché le bronze en relais 4×100 mètres 4 nages, avec Léon Marchand (brasse), Florent Manaudou (crawl) et Yohann Ndoye-Brouard (dos).

Que représentent ces médailles pour vous ?

 

Kauli Vaast : Tout ! Un rêve devenu réalité. J’ai réussi à atteindre cet objectif que je m’étais fixé : la première marche du podium et pas une autre. C’est une performance sur le plan athlétique après des années de travail. Elle récompense aussi le travail collectif des personnes qui m’ont aidé et soutenu : ma famille, mon coach de surf, Jérémy Flores, mon kiné et préparateur physique, ma préparatrice mentale. Cette médaille est une victoire pour le surf français, pour la première fois représenté aux Jeux Olympiques, pour Tahiti où est née cette discipline et pour tous les Polynésiens.

 

Tanguy de La Forest : L’argent est la première médaille paralympique que je remporte après cinq participations aux Jeux. C’est le fruit de beaucoup de travail, de persévérance et d’abnégation depuis plus de 20 ans. C’est beaucoup d’émotions, beaucoup de joie partagée avec ma famille, mes amis, mes supporters, mon accompagnateur Jean-Baptiste, avec qui nous formons un binôme parfait, mes deux entraîneurs.

 

Maxime Grousset : Beaucoup d’émotions partagées après une déception sur trois courses individuelles. Cette médaille de bronze en équipe vient rattraper le coup. J’avais des objectifs très forts en individuel que je n’ai pas réussi à atteindre.

Où avez-vous puisé votre force pour remporter ces victoires ?

 

K. V. : Dans ma préparation mentale, le facteur pour moi le plus important dans une compétition. J’ai tellement imaginé la remporter que j’ai eu une impression de “déjà vu”. Depuis deux ans, je travaille des techniques de visualisation, de respiration, de gestion du stress et des émotions avec une préparatrice mentale américaine. J’ai aussi eu le mana, cette force sacrée spirituelle propre à notre culture polynésienne. C’est une énergie hyper forte que l’on reçoit et qui nous porte. On la ressent beaucoup à Teahupo’o. Il y a eu aussi beaucoup de signes avant-coureurs m’indiquant que la médaille était possible : l’arrivée de la flamme olympique à Tahiti, qui a provoqué en moi un déclic, et une vague incroyablement dangereuse, la plus grosse de ma vie, dont je suis sorti 15 jours avant les Jeux. Mon entourage ne voulait pas que je la tente, car j’aurais pu me blesser. J’ai juste écouté mon intuition. Le mana était déjà avec moi.

 

T. d. L. F. : Dans la sécurité des automatismes que nous avons beaucoup travaillés, ce qui m’a permis de rester très concentré sur la finale. J’ai aussi été porté par mes derniers titres de champion du monde. Enfin, ma préparation finale, que j’ai abordée pour la première fois différemment, avec des petites séances d’entraînement, une mise au vert de quatre jours avec ma femme avant les Jeux, pour une coupure totale avec mon environnement, sans téléphone.

 

M. G. : J’ai remis les compteurs à zéro. Il me restait une unique course sur laquelle il fallait que je performe. Il a fallu que je me remobilise psychologiquement et mentalement. Je l’ai fait pour l’équipe. Avec elle, on a tout vécu ensemble pendant les 24 heures qui ont précédé la finale : les repas, la chambre, le départ.

Comment avez-vous vécu cette finale ?

 

K. V. : J’ai eu un énorme stress quelques jours avant, celui de vouloir bien faire et de ne pas décevoir. En surf, on perd beaucoup plus qu’on ne gagne, car les vagues ne sont pas toujours au rendez-vous. J’ai appelé ma préparatrice mentale qui m’a beaucoup aidé à trouver la solution.

 

T. d. L. F. : Ma première médaille, d’argent, m’a libéré et placé dans un climat de confiance et de sérénité pour la seconde. Cette dernière, la médaille d’or, a été un moment de grâce incroyable et merveilleux. Je n’ai pas explosé de joie comme à la première, mais j’ai ressenti un relâchement incroyable.

 

M. G. : J’étais très confiant et j’avais beaucoup d’adrénaline quand je suis monté sur le plot. J’ai su à ce moment-là que j’allais faire une très bonne course.

Quels sont vos objectifs pour 2025 et pour les années à venir ?

 

K. V. : Mon objectif principal est de me qualifier pour le World Championship Tour, l’élite mondiale qui regroupe les 35 meilleurs joueurs mondiaux.

 

T. d. L. F. : Je souhaite apprécier et vivre ce moment de joie. Je me donne le temps, car j’ai aussi d’autres engagements, ma vie de couple et ma vie professionnelle. Je prendrai ma décision sereinement et tranquillement.

 

M. G. : Je compte m’améliorer chaque année, avec les championnats du monde l’an prochain, les championnats d’Europe à Paris en 2026 et bien sûr les Jeux de Los Angeles 2028.

Propos recueillis par MARIE-LAURE WALLON

Merci de renseigner votre email :