Lisa CHAVY
Les dessous reprennent le dessus
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Lisa CHAVY
Les dessous reprennent le dessus
Codes novateurs, lignes audacieuses : Livy, griffe française de lingerie haut de gamme, bouscule le marché. Rencontre avec sa fondatrice, Lisa Chavy, une cheffe d’entreprise inspirée et passionnée.
« J’ai à cœur de permettre à chaque femme de se sentir bien dans sa peau. »
D’où vient votre intérêt pour la lingerie ?
Lisa Chavy J’ai toujours aimé la lingerie, les matières, et je suis une grande collectionneuse de lingerie vintage. C’est par elle que je suis devenue une passionnée des dessous.
Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?
L.C. Diplômée d’Esmod, j’ai travaillé pour de grandes marques de luxe du groupe LVMH au sein de la Société internationale de lingerie, notamment cinq ans pour Dior, détentrice de sa propre usine et d’un savoir-faire traditionnel – une aventure passionnante. Puis pour Kenzo et Cacharel. Ensuite, j’ai intégré le groupe Etam comme directrice artistique, pour lancer Undiz, une marque d’entrée de gamme qui cible les jeunes femmes, avec un nouveau positionnement sur le marché. Une expérience très différente, amusante et enrichissante. Cinq ans plus tard, en 2017, j’ai créé Livy, contraction de mon nom et de mon prénom.
Pourquoi avoir voulu fonder votre marque ?
L.C. J’avais envie de liberté, de pouvoir décider de ma propre marque, mais aussi de gérer la stratégie et le développement de mon entreprise. Et j’avais à coeur de créer une lingerie qui n’existait pas sur le marché.
À quelles femmes s’adresse Livy ?
L.C. La “femme Livy” est une femme multiple, active, libre, indépendante, sexy… Elle s’habille au gré de ses humeurs et de ses envies, passant facilement d’un style à l’autre. La lingerie doit pouvoir exprimer un certain état d’esprit.
Comment cet état d’esprit s’exprime-t-il dans vos collections ?
L.C. Nous avons imaginé un vestiaire complet de lingerie avec trois lignes correspondant à trois états d’être différents. “Paris” est à la fois romantique, raffinée, et la plus sexy, avec des matières traditionnelles, comme la dentelle, travaillées en France. “New York” est la plus graphique, avec des matières innovantes comme le néoprène, des thermocollés, des effets trompe-l’oeil. “Los Angeles” est une gamme plus week-end, “slow life”.
Comment avez-vous positionné Livy ?
L.C. Il y avait une vraie place à prendre sur le marché entre des entrées de gammes, des marques de luxe très chères et un peu vieillissantes qui s’adressent à des femmes plus âgées, et des marques historiques dont l’objectif premier est le maintien. Notre produit est différent, car il n’est pas uniquement fonctionnel. Pour moi, la lingerie s’apparente à un bijou ou à un accessoire de mode, qui ne doit plus être caché. Bien au contraire ! Le confort et le maintien ne sont pas pour autant optionnels, évidemment.
Qu’est-ce qui inspire vos créations ?
L.C. Les femmes et tout ce que je vois autour de moi. L’architecture, les lignes, le design, les couleurs, les bijoux, les tissus, les matières, l’art… Tout !
Le développement durable est-il une préoccupation de votre entreprise ?
L.C. Nous avons développé une collection écoresponsable, “Earth Pleasure”, fabriquée à partir de Tencel, une fibre issue de la pulpe de bois, et réalisée en circuit court. Elle plaît beaucoup aux jeunes femmes ! Nous sommes en cours de réflexion sur nos processus de fabrication (teinture, coton, etc.).
Fabriquez-vous en France ?
L.C. Notre collection “Haute Lingerie”, qui accompagne les femmes dans des événements exceptionnels de leur vie, est brodée à la main dans notre atelier en France [à Boulogne-Billancourt, ndlr]. Pour le reste, nous ne revendiquons pas une fabrication française, pour des raisons de coûts, mais aussi de savoir-faire. Plus de 15 métiers différents interviennent en corsetterie. Il y a tout un travail technique que l’on fait très bien en Chine, un autre entre le Maroc et la Tunisie. Tout dépend de la quantité et du type de matériaux.
L’engagement social est-il important pour vous et pour votre marque ?
L.C. Oui. Nous soutenons l’association Généticancer, dédiée à la lutte contre les cancers héréditaires. Notre action est plutôt financière, mais nous avons accompagné une jeune fille qui avait fait une ablation de la poitrine, par anticipation du cancer, en adaptant un soutien-gorge pour elle. Nous lui avons donné confiance en elle et permis d’être sexy.
Avez-vous des conseils à transmettre aux jeunes entrepreneur(euse)s ?
L.C. Ne jamais croire que c’est impossible, ne jamais rien lâcher, même en cas de doutes et de traversée de moments difficiles. Aller au bout de ses rêves. Et, très important pour réussir : il faut se démarquer des autres, “disrupter” le marché et sans cesse se fixer de nouveaux objectifs.
Quelles sont vos relations avec la CEIDF ?
L.C. La CEIDF m’a accompagnée pour l’achat de ma maison. J’ai apprécié le fait qu’ils croient en l’entrepreneuse que je suis et qu’ils partagent cette notion du luxe, qui m’est chère, dans l’accueil et dans le service. Je suis très satisfaite de cette collaboration.
BIO EXPRESS :
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Propos recueillis par Marie-Laure Wallon
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